Divulgation controversée par le président mexicain du numéro d'une journaliste enquêtant sur des liens avec le trafic de drogue

Dans un acte controversé, le président mexicain Andrés Manuel Lopez Obrador a révélé publiquement le numéro de téléphone d'une journaliste du New York Times, suscitant une vague de critiques et d'inquiétudes quant à la sécurité des journalistes au Mexique. La journaliste en question avait mené une enquête sur des liens supposés entre le président, son cercle rapproché et le trafic de drogue. En réponse aux accusations de violation des normes de protection des données personnelles, Lopez Obrador a invoqué la liberté comme principe supérieur, tout en accusant la journaliste de calomnie.

Cette affaire a pris une tournure plus grave avec l'ouverture d'une enquête par un organisme mexicain de protection des données pour déterminer si la divulgation du numéro constitue une infraction à la législation nationale. Des voix éminentes dans le domaine de la protection des journalistes, telles que le Comité pour la protection des journalistes et Reporters sans frontières, ont condamné l'action du président et ont appelé à des excuses formelles.

Le contexte de cette affaire est d'autant plus préoccupant que le Mexique est l'un des pays les plus dangereux pour les journalistes, avec quelque 150 assassinats depuis 2000. L'enquête du New York Times, qui a révélé des connexions potentielles entre des conseillers de Lopez Obrador et des figures du crime organisé, ajoute une couche de complexité à la situation politique du pays. Bien que les États-Unis n'aient pas ouvert d'enquête officielle contre le président mexicain, les révélations du journal soulèvent des questions sur l'intégrité et la transparence au sein du gouvernement mexicain.